Extrait de l’article du site Reporterre

L’Autorité environnementale a publié le 21 mars 2018 un avis défavorable au projet de reconstruction de l’usine de traitement des déchets Ivry-Paris XIII. Elle reproche au Syndicat mixte central de traitement des ordures ménagères (Syctom) de ne pas prendre en compte le plan B’OM, le scénario alternatif produit par les associations Collectif 3R et Zero Waste France. En outre, l’Autorité environnementale conteste le calcul du gisement de déchets retenu par le Syctom et l’adéquation du projet avec les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte. D’une part, les chiffres de la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie, retenus par l’Autorité environnementale et les associations, diffèrent de 400.000 tonnes par rapport à ceux du Syctom. D’autre part, le Collectif 3R et Zero Waste France rappellent que le Syctom prévoit de recycler 28 % des ordures ménagères en 2025, alors que les objectifs de la loi de transition énergétique pour la croissance verte espèrent 65 % de recyclage d’ici-là.

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L’analyse de Zéro Waste

Flore Berlingen, directrice de Zero Waste France : « Cet avis de l’Autorité environnementale confirme notre analyse : l’enjeu environnemental de ce projet n’est pas seulement celui de ses nuisances directes, mais bien de sa cohérence avec les nouvelles politiques publiques locales, nationales, et européennes en matière de réduction des déchets. La justification du projet Ivry-Paris XIII repose encore et toujours sur des orientations datant du tout début des années 2000, alors que l’économie circulaire et l’urgence de réduire le gaspillage de nos ressources n’étaient pas encore au coeur des politiques publiques. La situation a bien changé et il est temps de mettre la politique du Syctom en cohérence avec les priorités d’aujourd’hui et les attentes des habitants. »

[Lire la suite : Le communiqué de Zéro Waste

Quel impact sur le projet troyen

Selon notre analyse, l’argumentaire formulé par l’AE s’applique parfaitement au projet troyen et devrait, en toute logique, conduire à son annulation.
En effet, le scénario retenu en 2014 prévoit un recyclage en 2026 de 29 300 tonnes d’ordures ménagères et assimilées (OMA) sur un total de 99 200 tonnes. Le taux serait donc de 30% environ au lieu des 65% préconisés par la loi.
Comme le dit la directrice de Zero Waste France, c’est bien la cohérence entre le projet d’incinérateur et les politique de réduction des déchets qui est en cause.
Nous le répétons depuis plusieurs années : l’évaluation du gisement de déchets a été faite pour justifier, a posteriori, le dimensionnement de cet incinérateur sans tenir compte des nouvelles réglementations et des résultats à en attendre.