Nous reprenons volontiers les mots du maire Olivier Girardin qui, dans la presse et lors du conseil de ce mercredi soir, a estimé que le maintien de ce projet était « déraisonnable ». En effet, les caractères démographiques de notre département (population peu nombreuse, faible densité, forte présence d’un habitat « horizontal) constituent des éléments qui nous permettent d’éviter le recours à l’incinération en développant de façon efficace les outils de réduction des déchets.
Par ailleurs, pensé en 2010 pour une mise en service en 2021, ce projet n’est sans doute plus adapté au contexte d’aujourd’hui et aux perspectives des prochaines années. Les nouvelles obligations légales (collecte des bio-déchets en 2023, élargissement de la tarification incitative en 2025), les objectifs fixés par la France et l’Europe (recyclage de 100 % des plastiques, recyclage de 65 % des déchets non dangereux), les retours d’expériences constatés en matière de réduction des déchets depuis 2015, les préconisation de l’Europe, la publication toute récente de la feuille de route sur l’économie circulaire, témoignent du changement profond qui s’opère depuis 2015.
Il nous semble impossible, « déraisonnable » pour reprendre l’expression du maire chapelain, d’ignorer ces mutations qui bouleversent et vont bouleverser les politiques à mener dans les prochaines années. Il nous semble impossible de penser que notre département puisse rester à l’écart de ce mouvement.

Une opportunité à saisir

Surtout, cette décision prise, si elle se confirme, constitue une opportunité à la fois pour les élus, pour les département et pour ses habitants. Elle nous inscrit en effet dans l’avenir tracé par la feuille de route relative à l’économie circulaire ; un avenir où la réduction des déchets peut constituer un support fertile pour l’innovation et le développement économique.
Elle devrait permettre à l’Aube, si nous nous saisissons pleinement de ce sujet des déchets, de rompre avec le fatalisme et cette image de « département poubelle » afin de rejoindre la tête du peloton en matière de gestion des déchets.

Notre association, bien évidemment, continuera à se tourner vers les élus. Nous disposons, avec l’appui de l’association « Zéro Waste » avec laquelle nous sommes en lien étroit, d’une expertise à la fois juridique et technique pour accompagner les collectivités dans la réduction des déchets. Ce débat, parfois difficile, peut nous permettre un rebond positif et profitable à tous. A nous de saisir cette opportunité.