décodage
Un élément particulier de ce reportage mérite d’être "décodé". A 9min40, vous pourrez entendre un échange très éclairant entre la journaliste de France3 et le responsable de Véolia.
Thipaine Leroux - Est-ce que l’idée de la valorisation énergétique, elle n’est pas rendue périmée aujourd’hui, par l’idée du tri, le tri serait au dessus ?
Laurent Namur - Alors le tri est un mode de gestion des déchets complémentaire à celui que permet la réglementation aujourd’hui, c’est à dire pour les déchets non-recyclables, la production d’énergie
La question de la journaliste n’a rien d’anodine. Elle interroge le responsable de Véolia sur le respect de ce qu’on appelle "la hiérarchie des modes de gestion des déchets". Légalement, les pouvoirs publics doivent prioriser les modes de traitement des déchets selon un ordre précis. Il convient de privilégier d’abord la prévention, puis la réduction et le recyclage et enfin l’élimination par incinération [1].
La réponse de Laurent Namur résonne ici comme l’aveu que cette hiérarchie n’est pas respectée. Le responsable de Véolia parle en effet du tri comme "un mode de gestion complémentaire" alors que celui-ci devrait être prioritaire. En ajoutant que la réglementation autorise la production d’énergie pour les déchets non-recyclables, il oublie de préciser que nos poubelles grises auboises, destinées à l’incinération, regorgent de matériaux compostables et recyclables [2]. C’est en cela que ce projet d’incinérateur vient compromettre le respect de la réglementation française et européenne. Et c’est pour cela que notre association appelle les pouvoirs publics à stopper ce projet.