Notre analyse

Même si la porte ne semble pas totalement fermée à la recherche d’un compromis, le compte-rendu de cette médiation et surtout le communiqué du SDEDA ont de quoi surprendre.

Extrait :

« Philippe Pichery a proposé à Danièle Boeglin et Laurent Bernard de renoncer à leurs poursuites. Il nous [NDLR : Les riverains] a demandés en contrepartie de nous engager à ne plus diffuser de documents issus du SDEDA... »

On peut objectivement s’étonner de lire, à travers ces mots, que le SDEDA (organisme public financé par les contribuables aubois) posséderait certains documents qu’il ne souhaiterait pas voir rendre public [1]. On voit d’ailleurs mal ce que ces documents pourraient contenir de si sensible. Rappelons qu’en la matière, les documents administratifs doivent être accessibles au public. Il semble pour le moins très surprenant que des élus demandent à des citoyens de renoncer à ce droit. Il semble encore plus surprenant que des élus utilisent pour obtenir ce "silence" l’éventuelle retrait d’une plainte dont ils ne sont pas comptables financièrement face à des riverains qui, eux, y vont de leur poche.

Extrait :

« J’ai [NDLR : La Président du SDEDA] rappelé aux personnes concernées qu’elles avaient bien entendu le droit de s’opposer au projet d’UVE et que, dans ce cas, c’était l’arrêté d’autorisation d’exploiter, délivré par le préfet, qu’ils devaient contester, et cesser de publier des propos diffamatoires à l’encontre du syndicat... »

Il n’appartient pas au SDEDA de dire comment les riverains de ce projet doivent s’opposer, quelle juridiction ils doivent ou non saisir, quels documents ils doivent ou non rendre public et ici, à qui ils doivent ou non poser des questions. Le SDEDA étant à l’origine directe de ce projet d’incinérateur, il est parfaitement légitime que des riverains interrogent les élus (car cette lettre n’a été destinée qu’aux élus) sur le fonctionnement "atypique" de ce syndicat [2] ayant conduit à cette prise de décision très contestable sur le fond.

[1Signalons ici que cette fameuse lettre à l’origine de la plainte n’a pas été communiquée au grand public mais seulement à des élus qui, par leur statut, ont vraisemblablement un accès privilégié à ces documents incriminés

[2Atypique car il n’est pas courant qu’un organisme public de ce type soit dirigé par un cabinet privé