Économiquement et budgétairement les enjeux sont considérables. Aux 60 millions nécessaires à la construction de l’incinérateur, s’ajouteront des charges de fonctionnement importantes et difficiles à maîtriser. Dans un contexte budgétaire marqué par l’austérité, en avons-nous les moyens ? Peut-on à la fois s’offrir le luxe d’un incinérateur et développer la filière de méthanisation souhaitée par le Département ?

Entre le prix de vente contractuel d’un incinérateur et son coût final avant mise en service, vous avez presque toujours une augmentation de l’ordre de 50 %. Il est invoqué de très bonnes raisons : les normes ont changé ; le prix initial était révisable sur des indices savamment choisis mais toujours plus anciens que la date de l’offre ; il y a les intérêts intercalaires calculés souvent avec des méthodes contestables et l’actualisation qui, eu égard aux coefficients des indices arbitrairement choisis, sont toujours astronomiques. Personne aujourd’hui ne contrôle les prix à partir des quantités mises en œuvre et des poids des constituants de l’installation.

D’autre part, L’ADEME a montré le caractère tout à fait aléatoire du coût fonctionnement d’un incinérateur pouvant varier du simple au double, de 60 à 120 euros/tonne (soit pour l’Aube de 3,6 à 7,2 millions d’euros par an). L’Agence insiste également sur : «  l’existence d’un « vide de four » entraînant des surcoûts à la tonne importants. » [1].

Nous posons la question à nos élus et décideurs : Avons-nous les moyens d’une telle dépense ?

[1Enquête sur le prix de l’incinération des déchets municipaux, ADEME, novembre 2011