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"Le projet d’incinérateur est-il nécessaire ?" (L’Est-Eclair du 11 mai 2017)

16 mai 2017, 22:27, par Le bureau - Aube Durable

Bonsoir,

Nous ne préconisons pas de brûler les déchets de l’agglomération troyenne à 100km de Troyes. Brûler un déchet n’est jamais écologique. C’est toujours la pire des solutions, celle à réserver pour les seuls déchets que nous ne savons pas recycler ou méthaniser.
Nous préconisons de façon hiérarchique et conformément à toutes les recommandations :
1. De réduire les OMR. C’est à dire extraire de nos déchets le maximum de matière recyclable et méthanisable. Le retour des collectivités engagées dans ce modèle permet d’être bien en dessous des 220kg/hab imaginé en 2026 par le SDEDA (nous citons souvent Besançon et ses 150kg/hab mais il suffit désormais de regarder les chiffres obtenus par le territoire de la forêt d’Orient (170kg/an obtenu en 2 ans). L’ADEME confirme le sérieux de ces pistes.
2. De traiter de la manière la plus "écolo" possible le reste, sachant que ce "reste" à vocation à continuer à se réduire (grâce au progrès continu en matière de tri que nous constatons, qui s’accélère et dont on peut estimer qu’ils se poursuivront dans les décennies prochaines)

A court terme, c’est vrai, cela peut surprendre. Cela peut surprendre si on pose un regard statique en imaginant que l’on va exporter 60 000 t de déchets (ou plus) de Troyes vers l’extérieur ( à 100 km) pendant 20, 30 ou 40 ans.

En réalité, il faut regarder cela de façon dynamique et plus large que notre focale troyo-troyenne :

  • En réduisant nos OMR, nous recyclons davantage, donc nous améliorons notre bilan écologique.
  • En réduisant nos OMR, nous exporterons de moins en moins de déchets (60 000 t, puis 50, puis 40, puis 30...) , ; donc nous réduisons, peu à peu, le coût écologique que cela représente. Notons que ces déchets, pour une bonne part, n’auront pas plus de km à faire (il n’y a guère plus de km en Bar/Aube et Chaumont, qu’entre Bar/Aube et Troyes). Il est vrai que l’agglo produit la moitié de ces déchets.
  • En exportant vers les incinérateurs voisins, nous permettons de lever le frein que constituent ces incinérateurs en "vides de fours", chez nos voisins, sur leurs politiques de tri. En somme nous leurs permettons de relancer la réduction des déchets en leur redonnant des marges de manoeuvre.

Le coût écologique que peut représenter ces exportations est donc compensé (de manière croissante au fil des années) par le bénéfice écologique obtenu par la baisse des déchets chez nous et chez nos voisins.
Il faudrait bien entendu réaliser un bilan carbone complet et précis, mais nous avons la faiblesse de penser, au regard notamment du dernier rapport de l’ADEME qui préconise cette mutualisation des équipements, que ce que nous proposons (D’abord et toujours la réduction des déchets, ensuite la mutualisation), est la solution la plus écologique à moyen terme.

En tout état de cause, si un tel incinérateur de 60 000 t était construit, il freinerait la réduction des déchets ; et s’il devait connaître des vides de fours, il obligerait l’exploitant à faire ce que vous regrettez, c’est à dire importer des déchets venus de très loin. Le hic, c’est que nos voisins, déjà équipés d’incinérateurs n’auront pas de déchets à fournir. Ceci nous mènerait dans une impasse certaine.
Vous le déduisez sans doute, l’incinérateur de 60 00 t est sans doute surdimensionné. Le second hic, c’est que personne ne construira un outil plus petit car c’est économiquement non-viable.

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