Notre analyse

C’est un sentiment de résignation qui semble habiter le SDEDA par la voix de sa présidente. Les aubois seraient, à l’en croire, incapables de réduire leurs déchets. Les responsables locaux n’auraient aucune prise sur ce sujet et ne disposeraient d’aucun moyen d’inciter les habitants à mieux trier. Comme si, finalement, le projet d’incinérateur était ici le constat d’un échec des politiques publiques menées dans la réduction.
Il n’en est rien. Olivier Girardin l’explique parfaitement. Là où des collectivités parviennent depuis plusieurs années à 157kg/an/hab, les aubois produisent autour de 260kg/an/hab d’ordures ménagères. Par quelle prédisposition génétique serions-nous condamnés à ne pas savoir trier ? Par quel sortilège serions-nous incapables d’appliquer la collecte des bio-déchets ou la tarification incitative ?
Aujourd’hui, personne ne peut sérieusement penser que les aubois resteront à un niveau de production d’OMR supérieur à 200kg/an/hab pendant 25 ans, quand les habitants de Besançon n’en produisent déjà plus de 157kg aujourd’hui.

La délibération de 2012 basée sur le seul gisement des OMR

S’agissant des tonnages, les chiffres annoncées sont encore et toujours l’expression d’un arrangement avec la vérité. Le tonnage de référence, celui destiné à l’incinération, n’est pas de 120 000 tonnes. En 2012, il était clairement stipulé par le SDEDA lui-même que le gisement à considérer était de 93 000 tonnes, chiffre à l’époque des OMR, aujourd’hui moins de 80 000.
Qu’y-a-t-il dans ces 120 000 tonnes répétées en boucle depuis plusieurs mois pour tenter de cacher le surdimensionnement du projet ? Des déchets qui n’ont rien à faire dans un incinérateur et qui n’iront jamais comme des gravats ou des déchets issus de déchetteries.

A propos du dialogue avec le SDEDA, là encore il nous faut rétablir la vérité. Les responsables du SDEDA (y compris sa présidente) ont tous été contactés par notre association et sollicités pour ouvrir le dialogue dès juin 2015 (La lettre aux élus du SDEDA) sans réponse. Ultérieurement, nos demandes d’une concertation préalable et d’un débat contradictoire lors de l’enquête publique ont été rejetées. Par ailleurs, il semble illusoire de pouvoir dialoguer sereinement si le préalable de ce dialogue, comme l’a laissé entendre le SDEDA à plusieurs reprises, consiste à devoir valider ce projet.

Soyons ici parfaitement honnête. L’élément de fragilité de ce projet réside dans son dimensionnement et dans l’estimation des besoins de notre département. Mais entamer la discussion autour de ces 60 000 tonnes, comme nous le voulons, induit nécessairement de remettre en cause le projet d’incinérateur qui, sous cette jauge, ne pourrait pas voir le jour. Nous le savons, le SDEDA le sait et c’est cela qui rend impossible le dialogue.

Concernant les suites de ce dossier, nous saluons la position ferme du Maire de La Chapelle Saint Luc et son engagement à tout faire pour faire stopper ce projet. De notre part, nous l’avons dit, nous sommes tout aussi déterminés. Notre avocat travaille sur le dossier et très vraisemblablement la voie judiciaire sera la dernière issue.

269749763-courrier-sdeda-incinerateur.pdf