Faut-il un 4e parking souterrain à Troyes ?
Faut-il ou non un nouveau parking souterrain dans le Centre-Ville ? Y-a-t-il vraiment une pénurie de place ? une saturation des parkings existants ? Et surtout, n’a-t-on que ce seul choix ?
L’article de décembre 2020
L’article de février 2021
Notre position
Pour notre association un parking supplémentaire ne parait pas se justifier au regard de l’occupation réelle des ouvrages existants.
Plus encore, un tel projet (au moins 400 places) constituerait un très mauvais signal pour une politique des transports qui devrait privilégier les mobilités douces et actives. Car dans ce domaine, l’offre nourrit le besoin. Et chaque nouvelle infrastructure pour l’automobile favorise l’utilisation de ce moyen de transport. Ce parking supplémentaire contribuerait immanquablement à faire croître le trafic auto là où il est nécessaire de le réduire. Paradoxalement, loin d’améliorer les conditions de circulation et de stationnement, ce projet aggraverait vraisemblablement la situation existante. C’est ce que les mathématiciens et urbanistes nomment le paradoxes de Braess..
Se pose, par ailleurs, la question du coût. Le budget nécessaire pour un tel parking est généralement estimé entre 25 000 et 30 000 € HT/place, a-minima, ici, entre 10 et 12 millions d’euros. [1], Or, chaque euro investi dans ce type d’ouvrage est un euro qui vient subventionner l’usage de la voiture et non l’usage des transports doux.
Notre association soutient une autre logique. Le transport constitue en effet, dans l’agglomération troyenne, le principal facteur de pollution atmosphérique et d’émission de GES [2].
Les investissements doivent donc s’orienter prioritairement (si l’on veut réduire la pollution et lutter contre le réchauffement climatique) vers des solutions durables et des modes de déplacements doux.
Dans ce cadre, nous proposons aux candidats aux élections municipales plusieurs mesures précises parmi lesquelles :
- Prioriser les aménagements cyclables lors des rénovations de voiries ;
- Installer des parkings-relais aux entrées de la ville ou de l’agglo. Deux sites pourraient accueillir, au moins pour une phase-test, ce type de parkings : le parking de l’hôpital (à hauteur de 50 places à proximité de l’axe de la route d’Auxerre), le parking de Marque Avenue à St-Julien.
Ces choix, dans un contexte écologique dont chacun mesure l’urgence, appuyés sur les retours d’expérience d’autres villes, nous semblent être les plus pertinents pour engager Troyes et son agglomération dans la transition écologique.
[1] Pour indication, le coût du parking Cathédrale (face à la préfecture) a été de 15 millions d’euros (hors requalification de la place), en moyenne 32 000€/place
[2] Les transports contribuent à hauteur de 64% dans les émissions de NOx et 38% dans les émissions de GES sur l’agglomération troyenne (Source : Atmo-Grand-Est)