Extrait

L’incinérateur d’Amager Bakke, à Copenhague, devait être un modèle d’innovation et de valorisation des déchets. Au bord de la faillite, il menace aujourd’hui les ambitions écologiques du pays, en le forçant à importer des déchets.

En 2009, l’agence de traitement des déchets de l’agglomération copenhaguoise, l’Amagerforbrænding (AMF), décide de construire un nouvel incinérateur dans la capitale. Pourtant le Danemark est déjà en surcapacité d’incinération : les usines ne disposent pas de suffisamment de combustibles pour être efficaces, malgré les 759 kilos de déchets ménagers produits par personne et par an, un record en Europe.

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Notre analyse

Le cas de Copenhague est finalement assez proche, dans les erreurs commises, du projet chapelain. Comme ici, le projet a été porté en surestimant assez fortement le gisement des déchets et, surtout, en ne tenant pas compte de l’augmentation du tri et du recyclage.
La conclusion de l’article montre bien dans quel dilemme se trouve la capitale danoise : « Un choix néfaste pour l’environnement : les ordures non triées des Britanniques comportent beaucoup plus de matières plastiques et de composants chimiques que les déchets danois recyclés au préalable. Les exhalations de dioxine et de PCB, hautement toxiques, se retrouvent déjà dans la chair des saumons de la mer baltique, menaçant le secteur halieutique.
L’importation de déchets obligerait les instances à faire un choix : trier les poubelles importées, ce qui réduirait leur masse et augmenterait leur tarif à la tonne, ou rejeter des substances nocives dans l’atmosphère. Copenhague devrait alors renoncer à son intention d’être homologuée ville sans carbone d’ici 2025.
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L’hypothèse d’un incinérateur dans notre agglomération conduirait sensiblement à ce même genre de dilemme : importer des déchets de l’extérieur ou freiner fortement le tri et voir, dans les deux cas, le coût du traitement s’envoler.